Revues scientifiques

Éthique publique, 19(1) 2017

Former à la compétence éthique : un défi ou une impasse ?


La notion de compétence en milieu de travail est presque devenue un mot culte depuis le milieu des années 1990. Dans la foulée des réformes en éducation qui ont eu cours un peu partout en Occident, on a en effet mis de plus en plus l’accent sur la compétence plutôt que sur la connaissance et les savoirs dans les différents programmes scolaires, mais aussi dans les milieux de travail. À ce premier mouvement de réforme s’est ajoutée la transformation du monde du travail qui oblige travailleurs et professionnels à se mettre continuellement à jour quant aux connaissances en perpétuel changement. De telles évolutions ont obligé les gestionnaires à s’interroger sur les modes de gestion et sur la manière d’encadrer le travail.

C’est pour s’ajuster à cette nouvelle réalité que, sous l’impulsion de l’OCDE, de nouveaux systèmes de gestion ont été déployés dans l’administration publique, lesquels ont bien sûr repris cette idée de compétence. Il fallait non seulement former des agents publics, mais il fallait aussi les doter d’un ensemble de compétences pour leur permettre d’être tout à la fois plus autonomes et efficaces, ce qui a engendré un ensemble de problèmes que d’aucuns ont qualifiés de problèmes éthiques. Ces problèmes résultaient en effet d’un ensemble de conflits de valeurs que les nouveaux impératifs managériaux ont fait saillir sans fournir aux gestionnaires les outils requis pour les traiter.

http://journals.openedition.org/ethiquepublique/2869