Dossier de Veille de l’Institut français de l’éducation (IFÉ)

Dossier d'actualité n° 58 – novembre 2010 Pour des langues plus vivantes à l'école

par Rémi Thibert
chargé d'études et de recherche au service de Veille scientifique et technologique

Socle Commun, Cadre Européen Commun de Référence pour les langues, approche actionnelle, TICE et web 2.0 : autant de nouveaux outils ou concepts que les enseignants de langues vivantes doivent utiliser depuis une dizaine d'années. Les finalités de l'enseignement-apprentissage des langues vivantes ont évolué en même temps que les possibilités technologiques.

L'approche communicative a cédé la place à la perspective actionnelle (avec le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues), rendant le concept de tâche central : les tâches sont des projets avec de réels objectifs sociaux où l'apprenant doit rechercher, sélectionner et analyser l'information en fonction de ce qu'il veut réaliser en utilisant la langue dans un but particulier. La perspective actionnelle s'accommode de l'approche par compétence, dans la mesure où une compétence se réalise toujours dans un contexte social donné, même si elle se mesure à un niveau individuel.

Les TIC, plus spécifiquement les outils web 2.0 et les outils de communication médiatisée par ordinateur (CMO), bousculent les approches traditionnelles de l'enseignement et favorisent la co-construction de savoirs situés et de trajectoires d'apprentissage centrées sur les apprenants. Le rôle de l'enseignant évolue pour devenir davantage celui d'un tuteur, indispensable au processus d'acquisition des savoirs : il guide les apprenants et leur permet de construire du sens et d'adopter une posture réflexive.

Il semble que si les TIC ne sont pas en soi un atout, elles prennent toute leur importance avec l'approche par tâches qui permet à l'apprenant de ne pas être cantonné dans des apprentissages de bas niveaux. La langue est utilisée à des fins pragmatiques.

Cette nouvelle donne méthodologique implique de repenser l'articulation entre « situation sociale » et « situation d'apprentissage » : elles ne s'opposent pas, mais la seconde est le cadre dans lequel se concrétise la première.

http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/58-novembre-2010.php?onglet=pdf