Conférencière/Conférencier
Buttier, Jean-Charles
Jean-Charles Buttier est docteur en histoire et actuellement chargé d’enseignement en didactique de l’histoire et de la citoyenneté dans l’Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté (Édhice) de l’Université de Genève (Suisse). Après avoir mené de recherches sur l’archéologie de l’éducation à la citoyenneté en travaillant sur le genre du catéchisme politique de la Révolution française à la Première Guerre mondiale, il s’est intéressé à la pédagogie libertaire du tournant des XIXe et XXe siècles au travers de la figure de James Guillaume (1844-1916). Continuant à explorer ces deux chantiers historiques, il s’intéresse également aujourd’hui aux enjeux contemporains de la transmission de cette histoire de formes d’éducation aux visées émancipatrices. Il a ainsi codirigé avec Alexia Panagiotounakos un ouvrage collectif de didactique des sciences humaines et sociales intitulé Des savoirs pour agir sur le monde. Quels apprentissages des élèves face aux enjeux contemporains ? (Presses universitaires de Grenoble, 2023). En 2024, il a codirigé avec Isabelle Collet un volume de la revue Raisons éducatives qui explorait aussi la question d’une éducation engagée et émancipatrice : Entre éducation engagée et émancipation empêchée : involution, dévolution, révolution. Cela s’inscrit dans la suite d’une réflexion collective liant la question de l’engagement et l’émancipation des jeunes à l’image d’un numéro de la revue Tréma paru en 2021 portant sur le thème suivant : Les modes d’engagement des jeunes, dans et hors l’école, en contexte de crise (Buttier, De Mestral & Lefrançois, dir.).
Description
Cet exposé s’inscrit dans la suite d’une recherche collective menée par l’Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté (Édhice) de l’Université de Genève et qui s’est matérialisée en 2024 par la parution d’un ouvrage intitulé Mémoires dans la ville. Question sensible et enjeu de transmission (Antipodes).
Le mouvement Black Lives Matter a pris une ampleur inégalée après que Georges Floyd a été tué par la police en 2020 et cette vague mondiale de protestations a été marquée par des dé-commémorations dont la forme la plus emblématique a été la « statuoclastie ». Ce néologisme forgé par l’historien de l’art Bertrand Tilllier en 2022 désigne une variété d’atteintes aux marqueurs mémoriels que sont les statues sises dans l’espace public (le déboulonnage n’en est qu’une des nombreuses formes). D’une très forte intensité aux États-Unis en raison du passé esclavagiste et ségrégationniste et du racisme systémique contemporain, ce mouvement a eu des répercussions jusqu’en Suisse romande. Ainsi la statue de David de Pury (1709-1786) à Neuchâtel a été maculée de peinture rouge en 2020 et depuis 2023 l’Université de Genève a décidé de débaptiser un bâtiment du nom de l’une de ses figures pourtant fondatrices : Carl Vogt (1817-1895). Ce naturaliste a théorisé un racisme scientifique ce qui provoqua une vive controverse au sein de l’université. Mon chapitre dans l’ouvrage collectif cité plus haut porte sur ces deux exemples de statuoclastie en faisant un retour d’expérience d’une transposition didactique de cette controverse menée dans le cadre d’un séminaire de recherche pour des enseignant·es d’histoire en formation.
Il s’agira dans un premier temps d’examiner comment la scolarisation de ces controverses mémorielles rejoint les finalités de l’enseignement de l’histoire avant d’étudier plus spécifiquement quels sont les éléments de la pensée historienne qui sont visés pour analyser enfin comment la transposition didactique de cette controverse permet de développer le pouvoir d’agir des élèves.
Mercredi 12 mars de 12 h à 13 h (heure de Montréal)
Mercredi 12 février de 12 h à 13 h (heure de Montréal)
Mercredi 22 janvier de 12 h à 13 h (heure de Montréal)
Mardi 1 octobre 2024 de 12 h à 13 h (heure de Montréal)